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Brexit : L’impact sur les corridors maritimes et les ports français

Dans l’éventualité d’une absence d’accord de retrait entre l’Union européenne et le Royaume-Uni, le Brexit nécessiterait une réorientation des routes maritimes entre l’Irlande et l’Europe continentale car, aujourd’hui, elles passent majoritairement par les ports britanniques. Le 1er août 2018, la Commission européenne a proposé de nouveaux axes de circulation maritime. Cette proposition a provoqué de vives réactions en France car elle n’intègre pas les ports français. Le 10 janvier 2019, le Parlement européen s’est, en revanche, prononcé en faveur de l’intégration des ports français.

Les autoroutes de la mer et le Brexit

Le pilier maritime du RTE-T (sous le vocable « autoroutes de la mer ») créé un espace européen de transport maritime sans barrière connecté aux autres réseaux de transport européens. En cas de Brexit sans accord, le Royaume-Uni ne sera donc plus membre du corridor « Mer du Nord-Méditerranée », celui-ci sera alors coupé en deux.

Le 1er août 2018, la Commission européenne a proposé un projet de règlement visant à assurer la desserte de l’Irlande en direction des seuls ports belges et néerlandais (excluant les ports de Brest et de Roscoff, pourtant les plus proches de l’Irlande). Le 6 décembre 2018, la Commission des affaires européennes de l’Assemblée nationale a publié en urgence un rapport d’information sur les corridors maritimes. Elle a également adopté une proposition de résolution européenne. Le Sénat a publié un rapport le 30 novembre 2018 sur le même sujet.

La France demande, notamment, l’inscription des ports de Calais, du Havre et de Dunkerque au corridor « Mer du Nord-Méditerranée » et les ports de Brest, Roscoff, Saint-Nazaire, Saint-Malo, Cherbourg, Caen, Le Havre, Rouen, Paris et Boulogne au corridor Atlantique.

Le 10 janvier 2019, la Commission des transports du Parlement européen a adopté le rapport de la députée Karima Delli. Les amendements inscrits pour modifier la proposition de la Commission incluent les ports de Calais, du Havre et de Dunkerque au corridor mer du Nord-Méditerranée et les ports de Brest, Roscoff, Saint-Nazaire, Saint-Malo, Cherbourg, Caen, Le Havre, Rouen, Nantes, Paris et Boulogne au corridor Atlantique.

Des enjeux économiques importants

L’enjeu financier est de taille. Afin de pouvoir bénéficier de subventions européennes via le Mécanisme pour l’interconnexion en Europe, les ports doivent être expressément intégrés aux réseaux transeuropéens de transport. Ces subventions représentent près de 26 milliards d’euros sur la période 2014-2020. Ces financements devraient être complétés par l’instauration d’un fonds d’urgence destiné à combler d’éventuelles pertes de trafic liées aux nouveaux tarifs douaniers et à l’augmentation des temps de contrôle des marchandises dès l’instauration d’une nouvelle frontière avec le Royaume-Uni.

On estime à un million le nombre de camions transitant chaque année entre l’Irlande et le Royaume-Uni.