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La sécurité du transport aérien pâtit du «shutdown»

Contrôleurs aériens, pilotes et personnels navigants ont fait part de leur inquiétude croissante concernant la sécurité dans le transport aérien aux États-Unis, prévenant que le niveau de risque dû au «shutdown» persistant n’était «même pas calculable».

«Nous avons une inquiétude croissante pour la sécurité et la sûreté de nos membres, de nos compagnies aériennes et des voyageurs à cause du shutdown du gouvernement», ont indiqué dans un communiqué commun Paul Rinaldi, Joe DePete et Sara Nelson, représentants des Contrôleurs aériens, pilotes et personnels navigants
américains. Ils sont respectivement président de l’Association nationale des contrôleurs aériens (NATCA), de l’Association des pilotes de compagnies aériennes (ALPA) et présidente de l’Association des personnels navigants-CWA (AFA). «Dans notre industrie qui a une aversion au risque, nous ne pouvons même pas calculer le niveau de risque actuellement en jeu, ni prédire le point auquel le système dans son entièreté va céder. C’est sans précédent», ont-ils relevé. Selon eux, les effectifs du contrôle aérien se trouvent déjà à un plus bas depuis trente ans et certains employés travaillent dix heures par jour, six jours par semaine dans les sites les plus actifs. Faute d’accord entre le Président Donald Trump et les démocrates du Congrès, les budgets de certaines administrations sont bloqués depuis le 22 décembre. Quelque 800.000 employés fédéraux se retrouvent soit au chômage forcé, soit travaillent sans solde si leurs emplois sont jugés essentiels. Les trois associations considèrent «déraisonnable» que le personnel du secteur «travaille sans salaire dans un environnement de sécurité aérienne qui se détériore chaque jour», demandant aux parties de «prendre toutes les mesures nécessaires» pour mettre fin au «shutdown» et ainsi «éviter une perturbation» du système aérien. Selon elles, «la situation évolue à un rythme rapide. Des aéroports importants subissent déjà des fermetures de postes de contrôles de sécurité, et beaucoup d’autres pourraient suivre». D’autant que, écrivent-elles, près de 20% des contrôleurs certifiés sont éligibles à la retraite. «Il n’y a aucune option pour garder ces professionnels au travail sans salaire», poursuit le communiqué. «Quand ils feront jouer leur droit à la retraite, l’espace aérien national sera paralysé». Et de rappeler que la semaine dernière l’Agence fédérale de sécurité dans les transports (TSA) prévenait que de plus en plus d’agents ne venaient pas prendre leur poste. Les associations ont également fait part de leurs doutes sur la performance des dispositifs de l’Agence fédérale de l’aviation américaine (FAA) à cause de ses ressources réduites, permettant d’identifier et de remédier à d’éventuels problèmes de sécurité, afin d’éviter des accidents
notamment.