Les statistiques de l’Association du transport aérien international (IATA) mettent en lumière une hausse du trafic aérien de +4,2% en 2019, contre +7,3% en 2018. Le taux de remplissage des avions continue de progresser.
Si 2020 s’annonce d’ores et déjà compliquée sur le plan économique à l’échelle de la planète et donc par ricochet pour le transport aérien, en 2019, les compagnies aériennes n’ont pas été épargnées. Entre le ralentissement de l’économie mondiale, les tensions géopolitiques et l’immobilisation de la flotte de Boeing 737MAX, les vents contraires n’ont pas manqué. Dans ce contexte défavorable, le ralentissement de la croissance du trafic apparaît comme une conséquence logique qui aurait pu être encore plus nette.
+4,2% de croissance du trafic aérien mondial
Les statistiques d’IATA sur le trafic mondial de passagers pour l’ensemble de l’année 2019, indiquent que la demande (kilomètres-passagers payants, ou RPK) a augmenté de +4,2 % par rapport à l’année 2018. C’est 3,1 points de moins qu’en 2018 et surtout, c’est la première fois depuis la crise financière de 2009, que la croissance du secteur passagers est inférieure à la tendance à long terme, soit une croissance annuelle d’environ +5,5 %.
La capacité pour l’ensemble de 2019 a augmenté de +3,4 % et le coefficient d’occupation des sièges a gagné 0,7 point de pourcentage pour atteindre un record de 82,6 %. Le record précédent était de 81,9 % en 2018. « La gestion judicieuse de la capacité et les effets de l’immobilisation du 737 MAX ont contribué à l’atteinte d’un nouveau record d’occupation des sièges, ce qui a aidé l’industrie à composer avec la demande plus faible et à améliorer ses performances environnementales », insiste IATA.
Fort ralentissement en Asie-Pacifique
Les transporteurs d’Asie-Pacifique ont enregistré une augmentation de 4,5 % du trafic pour l’ensemble de 2019, ce qui marque un déclin important par rapport à la croissance de 8,5 % observée en 2018. Cela reflète les répercussions de la guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine, ainsi que la perte de confiance des entreprises et l’affaiblissement de l’activité économique. La capacité a augmenté de 4,1 % et le coefficient d’occupation a gagné 0,3 point de pourcentage pour s’établir à 80,9 %.
L’Europe soigne ses taux de remplissage
Les transporteurs d’Europe affichent une hausse de trafic de 4,4 % en 2019, en baisse par rapport à la croissance annuelle de +7,5 % enregistrée en 2018. La capacité a augmenté de +3,7 % et le coefficient d’occupation a gagné 0,6 point de pourcentage pour atteindre 85,6 %, le taux le plus élevé parmi toutes les régions. Ces résultats inférieurs à l’année précédente sont attribuables au ralentissement général de l’activité économique, à la perte de confiance des entreprises, exacerbée par les conflits sociaux, à l’incertitude entourant le Brexit et à la faillite de plusieurs compagnies aériennes.
Le Moyen-Orient décroche
Les transporteurs du Moyen-Orient ont enregistré en 2019 une augmentation du trafic de passagers de +2,6 %, soit le taux de croissance le plus faible parmi toutes les régions. Ce résultat était inférieur au taux de +4,9 % observé en 2018. Toutefois, la demande a commencé à se rétablir au quatrième trimestre et la croissance mensuelle de 6,4 % en décembre était la plus forte parmi toutes les régions. La capacité annuelle a augmenté de 0,1 % et le coefficient d’occupation des sièges a bondi de 1,8 point de pourcentage pour s’établir à 76,3 %. Pour la première depuis 20 ans, l’aéroport de Dubai a vu son trafic baisser en 2019. Il a reculé de 3,1% à 86,4 millions de passagers.
L’Amérique du nord au ralenti
Les transporteurs d’Amérique du Nord ont vu la croissance du trafic ralentir à +3,9 % l’an dernier, en baisse par rapport au taux de +5,0 % enregistré en 2018, le tout dans un contexte de ralentissement de l’activité économique américaine et de perte de confiance des entreprises, comparativement à 2018. La capacité a augmenté de +2,2 % et le coefficient d’occupation a gagné 1,3 point de pourcentage pour atteindre 84,0 %, le deuxième taux le plus élevé parmi les régions.
L’Amérique latine dévisse
Chez les transporteurs d’Amérique latine, le trafic a augmenté de +3,0 % en 2019, ce qui constitue un ralentissement impressionnant par rapport à la croissance annuelle de +7,5 % enregistrée en 2018. La capacité a augmenté de +1,6 % et le coefficient d’occupation des sièges a gagné 1,1 point de pourcentage pour s’établir à 82,9 %. Les résultats de l’année ont été affectés par l’agitation sociale et les difficultés économiques dans plusieurs pays de la région.
L’Afrique en tête
Les transporteurs d’Afrique dominent toutes les régions avec une hausse de la demande de +4,9 %, en baisse par rapport à la croissance de 6,3 % enregistrée en 2018. La capacité a augmenté de +4,5 % et le coefficient d’occupation a gagné 0,3 point pour s’établir à 71,3 %. Les compagnies aériennes de la région ont profité d’un contexte économique généralement favorable en 2019, ainsi que de l’augmentation de la connectivité dans le transport aérien.
La Chine face au coronavirus
Impactés par la faillite de Jet Airways et l’affaiblissement de l’activité économique, les transporteurs d’Inde affichent une croissance de +5,1% de leur trafic intérieur en 2019, contre +18,9 % enregistré en 2018. Les transporteurs de Chine ont enregistré une hausse du trafic intérieur de +7,8 % en 2019, soit l’augmentation la plus faible depuis la crise financière mondiale. Le ralentissement de l’activité économique dans le contexte de la guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine, la faiblesse des dépenses de consommation et l’agitation à Hong Kong ont contribué à ce ralentissement. « D’après ce qu’on observe au début de 2020, les effets positifs de la première phase de l’entente commerciale avec les États-Unis vont être contrés par l’impact de l’épidémie de coronavirus. », avance IATA.