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Plan logistique : Cinq contrats prêts à la signature

Il ne reste plus que deux mois pour que le plan logistique, lancé le 20 avril 2010, boucle sa première année. Durant ce laps de temps court, gouvernement, Parlement et CGEM doivent mettre les petits plats dans les grands pour fignoler et établir les 9 contrats d’application restants et créer l’Agence marocaine de développement de la logistique (AMDL).

Le projet de loi de celle-ci, qui est l’outil de gouvernance par excellence de la stratégie, est entre les mains des parlementaires de la deuxième chambre. Le ministre de l’Equipement et du Transport, Karim Ghellab, les auraient incités à accélérer la cadence en commission des infrastructures entre les deux sessions du Parlement, mais apparemment les choses n’ont pas encore atteint leur vitesse de croisière. D’aucuns redoutent que ledit texte ne souffre de résistance politique sur fond d’adversité partisane entre un parti au gouvernement et un autre à l’opposition. Quant aux contrats d’application, proprement dits, Mohamed Talal, président de

la Commission logistique à la CGEM, nous signale que cinq sont déjà prêts à la signature, dont ceux liés aux composantes transport, formation et commerce extérieur. A ce jour, un seul contrat d’application a été signé à savoir celui de la zone logistique de Zénata à Casablanca, établie sur une superficie de 323 hectares. Or, même lorsque tous les contrats sont fin prêts, ils ne peuvent être mis en branle sans l’AMDL. Sachant aussi que le contrat-programme de la stratégie accorde 12 mois pour que toutes les plateformes de son décollage soient mises en place, un retard plus ou moins important semble inévitable. En effet, si le foncier pour la zone logistique de Zénata n’a pas posé trop de problèmes, il n’en est pas forcément de même pour d’autres villes comme Tanger ou Agadir.

Les procédures d’expropriation et les dérogations nécessaires ne sont pas toujours aisées lorsque ces zones logistiques ne sont pas incluses dans les schémas directeurs. Mais qu’à cela ne tienne, la CGEM comme le gouvernement estiment que les poches de résistance sont aujourd’hui moins nombreux que par le passé. A plus forte raison que l’on est devant une stratégie nationale dont la réussite profitera à tous les pans de l’économie nationale. Elle ambitionne de garantir une valeur ajoutée additionnelle de 15 à 20 milliards de DH au bout de cinq ans seulement. Ce retour sur investissement est porté par des engagements allant de 63 MMDH d’ici 2015 à 116 MMDH à l’horizon 2030. L’objectif est de se rapprocher des moyennes européennes en matière de coût de la logistique qui tournent autour de 11% du PIB au lieu d’un taux exorbitant de 20% au Maroc. En matière de compétitivité à l’international et d’encouragement à l’arrivée des IDE, les vertus d’une logistique performante ne sont plus à démontrer.

L’exemple du port de Tanger-Med est assez éloquent à ce sujet. Cela sans compter les répercussions favorables sur la circulation en ville puisque les camions à conteneurs n’y seront plus admis et la distribution sera, donc, assurée par des véhicules moins encombrants. La stratégie retient, à ce propos, une baisse du nombre de tonnes par kilomètres de 30% et la réduction des émissions en CO2 de 35% en cinq ans. Plus encore, le plan prévoit la mise en place de 70 zones logistiques dans 18 villes sur 3300 hectares. Une expérience pionnière dans la mesure où elle ne se limite pas à une seule région économique, mais instaure une interconnexion entre les points névralgiques d’un large réseau de plateformes. Par ailleurs, un Schéma national intégré de zones regroupant un ou plusieurs types de plateformes est, également, dans le pipe. Il s’agit des plateformes conteneurs, de distributions et outsourcing, d’agro-commercialisation, de matériaux de construction et des céréales. Et ce n’est pas tout. L’on prévoit la formation de 61.600 personnes en 5 ans et 137.000 d’ici 2030 et outre l’AMDL, la création d’un Observatoire auquel incombera la tâche de mesure et de suivi des indicateurs de performance du secteur.

Transport routier, parent pauvre

La logistique ne peut avancer sans transport de marchandises performant. Néanmoins, pas besoin d’être fin connaisseur du secteur pour constater l’anarchie qui y règne. Ainsi, pour venir à bout de ces problèmes à la peau dure, le contrat d’application concernant le volet transport du plan logistique préconise une batterie de mesures. Il s’agit notamment de l’amélioration de l’environnement du secteur, des relations contractuelles, du taux d’encadrement, de la compétitivité à travers la fiscalité et la responsabilisation des acteurs. La mise à niveau a déjà gagné des points grâce à de nouveaux textes de lois sur le transport des matières prohibées et dangereuses, etc. Mais là où le bât blesse, c’est la vétusté des camions qui compromet une modernisation tant souhaitée et qui tarde à donner ses fruits. Cela fait trois ans, depuis 2008, que la loi de Finances consacre 170 millions de DH dédiés au rajeunissement du parc. Il s’est avéré, néanmoins, que cette manne est insuffisante pour absorber tout le retard accumulé. Il va falloir prolonger cette mesure d’aide aux transporteurs qui souhaitent remplacer leurs camions par des véhicules neufs.

31/01/2011

Le matin

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