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Un contrat programme pour le développement de la logistique

Le 1er contrat programme sur la logistique sera bientôt dévoilé. Signé par la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) et le gouvernement, il s’étalera jusqu’en 2015. Initialement prévu de 2009 à 2015, le contrat programme inédit est attendu avec impatience par les opérateurs du secteur des transports.

Un volet sur les transports est prévu afin notamment de combler les lacunes de l’ancien contrat programme sur les transports qualifié d’« échec cuisant » par beaucoup.

Ce nouveau contrat multimodal prévoit de proposer des solutions intégrées afin de favoriser la compétitivité de la logistique du pays.

En effet, bien que les exportations au Maroc enregistrent une croissance positive ces vingt dernières années (taux de progression de 8,7 par an enmoyenne selon les données de la BanqueMondiale) suite aux accords de libre-échange signés avec l’Union Européenne et les Etats-Unis (respectivement en 1996 et 2004), notre pays souffre aujourd’hui d’un système de logistique défaillant et peu compétitif face à une vive concurrencemondiale du fait de l’abaissement des barrières douanières (voire une disparition complète des taxes douanières d’ici quelques années). Le classement établi en 2006 par la BanqueMondiale sur la compétitivité des pays fait figurer leMaroc à la 96e place sur la liste des 150 pays audités.En outre, le poids de la variable logistique est important. La logistique au Maroc coûte près de 20% dans le PIB national. Comparativement aux autres pays, le coût de l’activité logistique dans notre pays est deux fois supérieur à celui des pays européens, où il avoisine les 13%. Dans des pays émergents comme le Brésil, leMexique et l’Inde, le poids de la logistique dans l’activité économique nationale est de 17%, et de 15% dans les pays d’Europe Centrale. «La logistique d’un pays peut être un maillon fort de son économie, comme un maillon faible», explique Larbi Ziati, conseiller au sein de la Fédération nationale des transports demarchandises.

Avant de poursuivre : «Les deux problèmes aujourd’hui au Maroc résident dans la cherté des terrains fonciers et les emplacements disponibles qui ne sont pas du tout adaptés aux activités des entreprises». Un rapport sur la logistique au Maroc établi en 2006 fait état également d’«un manque
de coopération entre les acteurs,une gestion de l’information peu moderne et une offre de formation mal adaptée aux besoins des entreprises sont autant d’handicaps pour la croissance économique du pays».A côté de cela, le pays poursuit depuis quelques années et entreprend de grands projets ambitieux (TangerMed, futurTGV, nouvelles lignes ferroviaires, rocadeTanger-Saïdia, etc.).Ainsi, l’un des piliers prévu dans la feuille de route du nouveau contrat programme prévoit la création de zones logistiques à proximité des agglomérations à des prix raisonnables.

Domainemaritime, portuaire, ferroviaire et routier : toutes les branches du transport sont concernées par le plan gouvernemental.

Réduire de 20 à 15% le coût de la logistique dans le PIB national

Pour relever ce nouveau défi, les opérateurs publics et privés doivent s’unir et travailler de concert. «La création par les professionnels d’une association représentative de toutes les entreprises faisant appel
à la filière logistique devrait permettre de renforcer l’action du ministère concerné en charge des activités», indique Larbi Ziati.

Un Observatoire de la logistique est prévu dans le futur contrat programme. Ce dernier constituerait une courroie de transmission des mesures prises par les pouvoirs publics pour le développement de ce secteur ; il sera également une force de proposition opérationnelle pour la promotion d’une logistique de qualité à moindre coût, contribuant à rendre le produitmarocain plus compétitif à l’exportation,
et les flux de distribution plus rationnels à l’intérieur du territoire national.

Président de la commission logistique au sein de la CGEM et PDG de laVoie Express, MohamedTalal insiste également sur la «nécessité de se concerter entre opérateurs du secteur des transports de marchandises pour prendre des décisions communes relatives à notremétier».

Selon les dernières études réalisées dans ce domaine (notamment pour les comptes du ministère de l’équipement et du transport et le ministère de l’industrie), le coût de la logistique représente,
selon les branches industrielles, de la moitié aux deux tiers des charges du facteur travail.Dans les activitésmanufacturières, telles que la mécanique, le textile et l’électronique, ce coût atteint 25%de la valeur ajoutée et pour les exportations des produits agricoles ou la distribution, les frais du transport international représentent 15 à 30 % du prix de ces produits.

La logistique constiturea assurément une des clés de succès des autres stratégies sectoriellemises en oeuvre (Emergence, Maroc Vert, Maroc Export Plus…) et le Maroc n’a d’autres choix que de résussir sa réforme.

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